La notion d’attachement, dans le cadre de la théorie de l’attachement (Bowlby), ne revêt pas la même signification que dans le langage  courant (qui veut dire « s’aimer, avoir un lien affectif »).

Etre attaché au sens où on l’entend ici, c’est uniquement cette dimension du lien affectif avec une personne en qui on a confiance et chez qui on recherche la sécurité ou la proximité en cas de détresse.

Le bébé et son parent vont, dès la naissance, chercher à s’accorder. Le bébé va chercher à exprimer ses besoins, et l’adulte va tenter de les comprendre pour y répondre le plus adéquatement possible.

Cet accordage et la façon de le réussir ou non vont déterminer un style d’attachement qui colore le mode de relation tout au long de sa vie.

Si ça fonctionne plutôt bien, l’adulte construit une « base de sécurité» efficace pour l’enfant.

La figure d’attachement primaire, en général la mère ou le père, peut ainsi faire place aux figures d’attachement secondaires (grands-parents,accueillantes, enseignants…).

On parle alors d’attachement sécure : « il y a autour de moi des gens qui peuvent m’aider et me rassurer quand je suis en détresse ».

Il se peut aussi que cet accordage échoue en partie. On parle alors d’attachement insécure.

Il existe différentes formes d‘attachement insécure:

  • L’attachement insécure ambivalent : les réponses de la figure d’attachement sont incohérentes par rapport aux besoins, il y a peu de compréhension des besoins. Pour que quelqu’un réponde à la détresse et aux besoins du bébé, il faut qu’il exprime son stress haut et fort. Sans ça, il ne trouve pas de réponse à ses besoins.
  • L’attachement insécure évitant : quand le bébé manifeste un besoin ou un stress, on a tendance à le rejeter, ça dérange les parents. Le bébé apprend ainsi à ne pas manifester son inconfort ou sa détresse.
  • L’attachement insécure désorganisé : le bébé grandit dans un univers chaotique et la réponse à ses besoins est plus qu’aléatoire. Le bébé développe une totale impuissance à communiquer sur ses besoins. Le parent est totalement imprévisible, ce qui plonge le bébé dans une grande angoisse. Plus tard, ce sont des enfants qui évoluent dans un certain chaos affectif, cherchant sans trop y arriver à reprendre un peu de contrôle sur leur environnement. Ils mettent parfois l’adulte à rude épreuve, tant leur comportement et leur mode d’entrée en relation peuvent être déstabilisants.

Attachement insécure – a fortiori désorganisé – et comportement difficile sont intimement liés.

Le comportement représente une façon pour l’enfant de dire sa souffrance et sa difficulté à s’apaiser en cas de détresse. Un enfant qui grandit dans un univers chaotique, dans un sentiment d’insécurité, va développer moins de connexions neuronales. Il va, plus qu’un autre, réagir avec les réactions primitives (agression, fuite, sidération).

Si les relations précoces qu’entretient l’enfant avec ses premières figures d’attachement peuvent déterminer une mode relationnel particulier pour l’enfant, l’attachement n’est toutefois pas quelque chose de figé. L’attachement peut évoluer dans le temps, et le mode d’attachement de l’enfant à une personne peut être différent de celui qui le relie à une autre personne.

Ainsi, l’enfant peut très bien présenter un mode d’attachement de type désorganisé avec ses parents, mais trouver en un instituteur ou une autre personne une plus grande sécurité.

Un enfant peut aller chercher dans sa vie sociale d’autres figures d’attachement.

La responsabilité de se positionner en figure d’attachement sécurisante revient toutefois à l’adulte. Il peut proposer à l’enfant un degré plus élevé de sécurité même en l’absence de

demande de l’enfant, tout en respectant ses moyens et ses souhaits.